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[CO]EXTASE

Une exposition de Kloé Des Villes
Du 22 juin au 20 juillet 2018

Diplômée de l’ENSAAMA en 2005, Kloé des Villes (alias KDV) exerce ensuite dans le domaine du design graphique. Elle enrichit parallèlement son territoire créatif de nombreuses inspirations, et amorce un virage vers l’illustration de caractère en 2016. Influencée par l’iconographie religieuse et médiévale, le monde du tatouage et de l’underground, l’humour noir et les méandres de l’âme humaine, elle y puise le cru et le naïf, la tendresse et la douce provocation, pour proposer un univers où le grotesque côtoie le sublime.

L’espace CREMERIE accueille KDV pour une exposition individuelle réunissant dessins originaux et reproductions en risographie et sérigraphie. « [CO]EXTASE » suggère qu’il existe quelque chose qui accompagne l’extase, des sentiments sous-jacents à cet état de ravissement : les questionnements, la peur, la souffrance, les tabous.

KDV invente une iconographie païenne inspirée des vitraux d’église qui la fascinent autant qu’ils la questionnent lorsqu’ils présentent des scènes de calvaire. Gargouilles, démons, crucifixions, saints auréolés, vierges... Elle ne veut pas choisir ce qui est beau et ce qui est laid. Tout trouve intérêt à ses yeux parce que tout est intimement intriqué et que rien n’est simple. De Bosch à Dalì, en passant par Goya et Munch, et jusqu’aux murs mêmes des lieux de culte, les exemples où béatitude et horreur sont inextricables ne manquent pas dans l’Art. Elles y sont même tout aussi nécessaires que l’ombre et la lumière.

L’aversion du vide l’amène parfois à littéralement remplir ses dessins. Il ne s’agit alors pas tant de leur donner une texture que de satisfaire un besoin de complétude. Ces gestes répétés jusqu’à l’oubli de soi donnent naissance à une matière noire, détaillée, mouvante et sensible, presque vibrante.

Si les oeuvres de KDV invoquent tour à tour la névrose, la religion ou le sexe, il ne s’y trouve pourtant aucune provocation. Car sa démarche n’est autre que celle de l’enfant qui a peur du monstre étrange venant le taquiner la nuit, et qui glisse ses yeux à la limite du drap car il veut quand même le voir. Au petit matin il le dessine sur une feuille blanche, comme pour l’exorciser. Et finalement ce monstre, maintenant qu’il est couché là sur le papier, il le trouve plutôt attrayant dans sa difformité...

« [CO]EXTASE » est une invitation à rêver. À rêver en noir et or.

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